Le 16 juin 1940, Arthur Létang et Jules Mongin, deux agriculteurs résidant à Vanne, en Haute Saône, se rendent en voiture au moulin Ramondot de Soing, un village situé en bordure de la Saône, à 4 km de là.

Ils y rencontrent un soldat allemand, seul avec sa moto, qui est apparemment égaré.

"C'est un boche", dit Arthur Létang à Jules Mongin en patois en s'approchant de lui pour savoir ce qu'il faisait là.

L'allemand réagit brutalement en expédiant Arthur Létang à terre d'un coup de poing en pleine figure et en attrapant Jules Mongin par la chemise.

Jules Mongin réussit à se dégager et le soldat, décontenancé, fait quelques pas en arrière en épaulant son fusil.

Jules Mongin se jette alors sur lui, lui arrache l'arme des mains, et après une courte poursuite, lui abat sur le casque le Mauser qu'il tient par le canon.

L'allemand trébuche, tombe, et Jules Mongin l'achève d'un coup de crosse.

L'éclusier Félix Mey et des villageois de Pont De Planche, un village voisin, venus également chercher de la farine, arrivent aussitôt sur les lieux et tous décident de cacher le corps, l'arme et la moto.

Le corps et le fusil sont jetés dans le canal tout proche et la moto devant les turbines du moulin.

La semaine suivant ce drame, un jeune garçon passant le long du canal aperçoit le corps qui flotte et avertit aussitôt le maire de Soing, Octave Vairon, qui est le beau-frère de Jules Mongin.

Octave Vairon alerte aussitôt son beau-frère et le soir, avec Arthur Létang et d'autres personnes, ils vont jeter une herse sur le corps, qui s'enfonce à nouveau.

Mais quelques jours plus tard, le corps remonte et le cadavre flotte à nouveau à la surface du canal.

Arthur Létang, Jules Mongin et Octave Vairon décident alors de le sortir de l'eau et de l'enterrer dans un champs voisin, propriété des Mongin, à quelques centaines de mètres de là.

La moto est également repêchée et jetée un peu plus loin dans un trou de la Saône.

Les mois passent et l'affaire semble en rester là...